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Suite – comment mes irritations vont vous aider à lire les emballages des cosmétiques?

Cher lecteur,

j’espère que la saint valentin s’est bien passé, et que vous êtes prêtes pour continuer notre exploration des mentions sur les emballages cosmétiques. Nous nous étions arrêtés au point 3) …. Let’s go!

Si vous n’avez pas lu la première partie c’est ici.

4) le numéro de lot de fabrication.

c’est la référence du produit permettant de remonter aux origines de sa fabrication. C’est un ensemble de chiffres ou de chiffres et de lettres qui permet de retracer l’ « histoire » du produit, de sa conception à sa distribution dans les rayons des parfumeries, pharmacies….  Les cosmétiques sont en fait fabriqués par lots, par ex le lot A est fabriqué lundi, le lot B mardi….

Quelle utilité ? Comme je l’ai mentionné plus haut, un cosmétique reste un produit à surveiller. Imaginons que le fabricant découvre qu’un produit du lot A présente un défaut, ou une contamination bactérienne, ou n’importe quel autre problème, il  peut alors immédiatement déclencher une alerte auprès des points de vente concernés et rapatrier tous les produits du lot A, ceci pour assurer la sécurité du consommateur.

5) la durabilité minimale ou DLU

il s’agit de la date limite d’utilisation avec le fameux : «  A utiliser de préférence avant fin…. » pour les produits dont la durabilité est inférieure à 30 mois. Au delà de 30 mois, vous avez la PAO.

Pao cosmétiques

 

6) la période après ouverture, PAO

Il s’agit de la durée d’utilisation optimale pour le consommateur. Vous pouvez utiliser le produit pendant la période indiquée sans risque. Cette PAO est représentée par un symbole (un pot ouvert) avec l’indication de la durée en nombre de mois. Ex : 12M – le produit demeure conforme aux exigences générales de sécurité et ne subit aucune détérioration dans des conditions normales de stockage et d’utilisation pendant 12 mois après son ouverture.

Le calcul de la  durabilité minimale ou PAO reposent sur les résultats des test bactériologiques, le choix des contenants etc….

Attention, il ne s’agit que d’une indication pas d’un commandement, vous pouvez avoir un produit mal conservé et devenu impropre à la consommation, malgré une PAO encore valable…  C’est le cas des solaires qui sont souvent exposés au soleil, à des températures qui déstabilisent l’émulsion et qui diminue donc leur activité protectrice.

Bref, au risque de me répéter, il faut du bons sens!!! A savoir vérifier la texture, l’odeur, la couleur… au moindre signe suspect, c’est direct poubelle.  Pas de pitié, je sais, je sais, je suis extrémiste, mais quand vous rencontrez des patientes qui se retrouvent avec des contaminations bactériennes au niveau cutané, je peux vous dire, que vous êtes ensuite vacciné….

7) les précautions d’emploi du produit :

Certains produits nécessitent un mode d’emploi particulier ou des précautions comme « évitez le contact avec les yeux… » “ne pas avaler”… A première vue, c’est vraiment prendre les consommatrices pour des idiotes… En fait, c’est surtout un problème juridique, qui sert à protéger la société en cas de litige…

8 ) la fonction du produit

Elle indique s’il s’agit d’une crème hydratante visage, un sérum …. Normal, il vaut mieux éviter de  se tartiner le visage de crème dépilatoire à la place de sa crème de nuit…. Surprise du lendemain garantie…

9) les ingrédients du produit :

ah on y vient….. des noms latins à n’y rien comprendre? des insultes ? non tout simplement, il s’agit de la liste complète des ingrédients indiqués dans l’ordre décroissant de leur quantités.  Plus l’ingrédient arrive en début de liste, plus sa proportion est importante… En cas de place insuffisante, la liste doit être indiquée par une notice ou une étiquette signalée par un logo (livre ouvert).

Attention petite exception (très utilisée par les marques !!) :  Les ingrédients en concentration inférieure à 1% peuvent être mentionnés dans le désordre après ceux dont la concentration est supérieure à 1%.  A garder en tête pour ne pas se faire avoir !!!

Ex : l’acide hyaluronique à 0.01% peut être placé avant de la gomme xanthane à 0.8%….

Le nom des ingrédients qui peuvent vous sembler hermétiques reprennent les termes d’un dictionnaire appelé INCI (International nomenclature of Cosmetic ingredients)

c’est la fameuse liste INCI, celle que vous entendez dans tous les reportages sur les cosmétiques… ( à ressortir lors d’un dîner mondain….)

Quel est l’avantage d’utiliser des termes normalisés? Quelque soit le pays, quelque soit la langue, les formulateurs utilisent ainsi le même langage, ça facilite les choses…. Vous verrez que ce n’est pas très compliqué. Ex: aqua – eau. Nous verrons beaucoup d’ exemples au fur et à mesure… suspense.. suspense…

Enfin, les compositions parfumantes et aromatiques sont mentionnées seulement par les mots « parfum » et « aroma » sauf lorsqu’elles contiennent des substances listées comme pouvant être la cause de réactions allergiques de contact chez certains consommateurs sensibles, toujours dans un souci de protection du consommateur… que ne ferait-on pas pour vous???

Depuis mars 2005, la mention de 26 substances parfumantes susceptibles d’entraîner des réactions allergiques de contact  est obligatoire, ceci afin de permettre au consommateur sujet à des allergies de repérer et d’éviter les allergènes incriminés. ( oui je sais, encore faut il connaitre les substances auxquelles nous sommes allergiques.. ça c’est le rôle de l’allergologue… mais avouez que ça aide pour éviter de se retrouver avec des plaques qui risquent de perturber votre vie amoureuse….)

  1. Alpha-isomethyl ionone
  2. Amyl cinnamal
  3. Amyl cinnamyl alcohol
  4. anise alcohol
  5. benzyl alcohol
  6. benzyl benzoate
  7. benzyl cinnamate
  8. benzyl salicylate
  9. butylphenyl methylpropional
  10. cinnamal
  11. cinnamyl alcohol
  12. citral
  13. citronellol
  14. coumarin
  15. eugenol
  16. evernia prunastri
  17. evernia furfuracea
  18. farnesol
  19. geraniol
  20. hexyl cinnamal
  21. hydroxycitronellal
  22. hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde
  23. isoeugenol
  24. limonene
  25. linalool
  26. methyl 2-octynoate

Certaines de ces substances sont de synthèse, d’autres sont issues d’ingrédients naturels (par ex le géraniol est retrouvé dans l’huile essentielle de rose, de géranium.) A ma connaissance, la mention de l’origine naturelle ou synthétique n’est pas encore obligatoire…. à surveiller….

Voilà, vous êtes déjà un peu mieux armée pour aller à la chasse aux cosmétiques et mieux comprendre ce que vous achetez. Bien entendu, cela ne suffit pas, nous continuerons notre exploration pour vous donner les clés du monde cosmétique et vous éviter de vous faire avoir…

Si vous avez des questions…. Vous savez quoi faire… 😉

PS:  j’ai longuement hésité à vous mettre une photo de boutons, d’irritations cutanés et puis finalement je me suis dit que je n’allais pas vous infliger un tel supplice visuel….. Vous pouvez me remercier!!!! Que je suis bon!!!!

PS2: (voici un article que j’ai rédigé sur les pièges de la liste INCI)

sources: Febea, féderation des entreprises de la beauté – Cosmed, association de la filière cosmétique

27 thoughts on “Suite – comment mes irritations vont vous aider à lire les emballages des cosmétiques?”

  1. Merci pour ces informations, j’en connaissais certaines, d’autres pas du tout. C’est intéressant.
    Ma soeur me demandait ce que je faisait avec ma boite de cosmétique dans les mains, non je ne suis pas folle, je m’informe!!!!

  2. Pingback: les marques ne respectent pas la réglementation cosmétique — Le Cosmétologue

  3. Génial ! Merci pour cette petite liste, j’avoue que je ne regarde jamais la composition des produits, je suis une âme faible et succombe vite au packaging, au parfum, etc. Tu dois te tirer les cheveux ! mdr ! Et merci de nous avoir épargné les boutons et autres pustules !!!

    1. Je t’en prie lam, j’avoue que de temps en temps, je tente d’être moins rationnel et me laisse aussi séduire par un beau packaging. Oh ne te réjouis pas trop vite pour les boutons et pustules…. Je vais probablement en insérer dans quelques articles… haha À suivre ….. 😉

  4. Pingback: comment savoir si mes cosmétiques sont encore bons? — Le Cosmétologue

  5. Pingback: Les 7 conseils pour augmenter la durée de vie de vos cosmétiques et faire des économies — Le Cosmétologue

  6. Je viens découvrir ton blog, ça change du blog fifille, c’est de l’info, et de la bonne chez toi 😀 Merci pour ton investissement pédagogue, ca complète les habitudes blogesques de beauty addict 🙂

    Il est vrai qu’il faudrait regarder un peu plus les compos, notamment pour éviter l’alcool qui fait des ravages sur ma peau sensible :'(

    1. merci encore amandine ( wouah, j’ai du dire, écrire, penser merci une bonne centaine de fois….aujourd’hui…. ) allez encore un: merci (101)
      absolument d’accord avec toi, pour l’alcool, qui déstabilise le film hydrolipidique de la peau…

  7. Justement, je me demandais à quoi j’avais été allergique sur la dernière crème hydratante l’Occitane (j’ai gardé le pot, malgré les recommandations de la vendeuse… apparemment si on renvoie un produit avec des explications sur le problème, ils offrent d’autres produit en échange… une manière de garder le client, mais moi ils ne me perdront pas, je l’ai promis à une amie .. elle passera pas ici, mais quand même) et surtout parce que le médecin m’a conseillé de le garder pour comparer la composition lors de ma prochaine crise allergique cosmétique ^^
    Décidément, tu va tout savoir ^^

    1. oui, il va falloir jouer au détective pour déterminer les substances auxquelles tu es allergique, et d’où l’importance, de lire les étiquettes!!!

      1. Je m’en suis doutée, j’ai fait un BTS d’analyse biologiques, du coup, les étiquettes je les lis (enfin pas toutes, y’en à certaines, je ne préfère pas savoir ce qu’il y a dedans… par exemple le baume Élisabeth Arden, il me fait penser à la fois à la graisse à traire et à la graisse qu’on met sur les sabots de chevaux…non décidément, celle là je ne veux pas regarder la composition ^^)

        1. euh oui le baume d’elisabeth arden, je prépare un post…… j’aime beaucoup l’image de marque moins la formule…. 😉

  8. C’est bien pratique d’en savoir un peu plus à ce sujet. Je ne sait pas si le sujet peut t’intéresser, mais je pense que ça peut bien intéresser tes lectrices (moi en tout ce serait le cas ;)) mais la même chose pour étiquettes de shampooing, et autres produits pour cheveux, notamment pour réussir à distinguer tout ce qui est silicones dedans ? (personnellement j’essaie de ne pas en utiliser mais j’ai parfois un doute, et je sais que certains silicones (végétaux?) ne sont pas mauvais, mais je ne sais pas les distinguer). Voilà voilà, une idée d’article à l’occasion 😉

  9. Bonsoir!
    Pour rebondir sur le commentaire de Jenn, c’est une question intéressante, ça, les silicones…
    Pas facile de faire la différence entre tous ces composants, avec en plus toutes les infos contradictoires qu’on peut piocher ça et là…
    Bonne soirée, et à bientôt! 🙂

  10. salut à toi cosmétologue,
    je viens de découvrir ton blog et c’est chouette! je te mets dans ma liste de blogs à consulter régulièrement. merci de faire partager ton savoir.

  11. Salut,

    J’aime beaucoup ton blog, agréable, instructif et amusant à la fois!

    C’est vrai que la composition m’intéresse et particulièrement celle des produits bio.

    à bientôt

  12. Pingback: INCI : les pièges de la liste INCI ( 1ère partie)

  13. Pingback: 2ème partie sur l’INCI: les pièges de la liste INCI

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