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Faut-il choisir ses cosmétiques en fonction du prix ? (2ème partie) ( étude de 60 millions de consommateurs)

Cher lecteur,

continuons si vous le voulez bien, notre discussion avec cette 2ème partie sur le prix des cosmétiques dans laquelle nous allons aborder l’étude de 60 millions de consommateurs. Si vous n’avez pas encore lu la première partie, hâtez vous, vite, vite, allez y dès maintenant, c’est par ici… On va se faire une petite pause macaron Pierre Hermé en vous attendant. (Probablement pour moi les meilleurs macarons de la terre à ce jour.. haha)

Avant d’aborder cette étude de 60 millions de consommateurs sur les antirides, je vous expliquais donc précédemment que ce soit parmi les marques de luxe, les marques de moyenne gamme et les marques en grande surface, qu’elle que soit la gamme de prix, vous pouvez trouver le meilleur comme le pire car toutes les combinaisons des critères précédents sont possibles : il y en a pour tous les goûts et forcément toutes les bourses… Selon moi, la distinction n’est pas « cher ou pas cher », mais de savoir si la marque a privilégié la formulation, si le prix que vous payez est bien, en majorité, consacré à la formulation.

L’étude de 60 millions de consommateurs sur les antirides

Quand on parle de prix, on me cite donc régulièrement l’étude de 60 millions de consommateurs de 2010 (oui, je sais ça fait déjà 2 ans, mes références datent un peu… mais cette étude est une bonne base de discussion); pour celles qui ne la connaissent pas, voici un petit résumé.

La revue 60 millions de consommateurs a conduit une petite étude en septembre 2010 sur l’efficacité des crèmes anti-rides. Cette étude a été menée avec un panel de 200 femmes âgées de 40 à 65 ans sur une durée de 28 jours, pendant laquelle, les participantes chanceuses ont pu tester chacune un produit antirides, évidemment sans connaître ni son nom ni sa marque, histoire de rajouter un peu de piment.

Les résultats, qui combinent à la fois des mesures instrumentales, une évaluation par un dermatologue et des notes attribuées par les utilisatrices, ont conduit à un classement quelque peu polémique, dans lequel nous retrouvions dans le peloton de tête des marques de grandes surfaces, là ou l’on s’attendait à y retrouver seulement les marques les plus prestigieuses….

Or, 10 produits ont été en effet testés et le classement place ainsi sur la plus haute marche (roulement de tambour !!  le suspens est intenable)  la marque Dior en tête de liste avec 15/ 20  et en tout dernier Nuxe avec un passable 8,5/20.

 

tableau résultats étude 60 millions de consommateurs antirides septembre 2010

 

Mon avis sur cette étude ?

Qu’en s’affranchissant du décorum procuré par le packaging, du prestige de la marque, et tous les artifices utilisés par les publicitaires, en se focalisant uniquement sur le produit à tester, on remarque que les cosmétiques grande surface n’ont pas grand-chose à envier à leurs consoeurs plus luxueuses comme Clarins ou Nuxe, qui rappelons-le, est la bonne dernière de ce classement. La marque Carrefour et la marque l’Oréal Paris (grande surface) côtoient ainsi de très près la crème Dior à 85 euros qui remporte, pour le coup, la médaille d’or. Mais entendons nous bien, ce qui a été testé est essentiellement l’efficacité du produit (50% dans la notation finale) visible sur les rides au bout de 28 jours, nous reviendrons sur ce point dans l’article suivant ( 3ème partie à venir) où j’aborderai à nouveau la notion de qualité.

1) Le déséquilibre marketing / formulation

 

tableau critères qualité cosmétique

Cette étude illustre bien le déséquilibre souvent constaté entre le marketing et la formulation et plaide largement en faveur du fait que le prix que vous payez n’est pas à proprement parler utilisé pour la formulation, mais plutôt attribué au marketing du produit…. Vu les résultats de cette étude, vous pourriez  même penser que toutes les marques dépensent en formulation autant voire moins que la moins chère des marques, celle de carrefour… Vous pourriez vous dire : quand je dépense 56 euros et que disons (pour simplifier) vous enlevez 5 euros pour la formulation, où vont les 51 euros restants???

Même si je viens de faire une caricature aussi grossière que critiquable, la formulation reste, à mon humble avis, un parent pauvre de la cosmétique. Les marketeurs sont les stars, les formulateurs, quant à eux, sont souvent relégués à l’arrière plan … enfermés dans leur laboratoire, séquestrés tels des rats de laboratoire ou des candidats de téléréalité pour travailler à la chaîne… 😉 Le confessionnal du labo ? Les toilettes évidemment 🙂

Combien de fois n’ai-je pas entendu dire que les marketeurs sont les faiseurs de rêves, et en cosmétique on vend surtout du rêve… quitte à prendre les consommatrices pour des gourdes sans cervelle, qui dégainent leur carte bleue plus vite que leur ombre…( bon, ne me frappez pas, pour reprendre les mots d’une lectrice qui se reconnaîtra: même si je taquine un peu,  je ne suis pas ” un macho qui se gratte l’entrejambe en s’extasiant sur le foot et en claquant le cuissot de Martine” )

bon, il n’est pas ici question de faire le procès du marketing, qui reste indispensable. Je ne dis pas non plus que la formulation est bâclée, non, non et encore non, mais qu’on ne lui accorde peut être pas suffisamment d’importance dans cette industrie.

marketing rêve formulateur

Je me souviens, à ce propos, m’être emporté face à un client venu avec son responsable marketing, me proposer un projet cosmétique : je devais formuler une gamme de produits de luxe, mais ils ne voulaient surtout rien de très compliqué, juste des produits ultra basiques, pas chers avec un ingrédient star pour faire du buzz. Le tout serait bien packagé, et positionné en produit de luxe pour une rentabilité maximale…  Evidemment, comme à mon habitude, je leur ai expliqué que je comprenais leur souci de rentabilité mais qu’ils devraient selon moi accorder plus d’importance au produit en lui même, à la formulation, à la qualité des matières,  pour justifier un tant soit peu le prix qu’ils demandaient à leurs futures clientes. Autant parler à un mur…  Le responsable marketing, probablement vexé, m’a alors répondu avec ce ton condescendant, hautain, et limite méprisant, si particulier qui a le don de m’agacer… « mon garçon, (euh… ça commence très mal) on sait ce qu’on fait, on vous demande juste de nous proposer des produits basiques rien de plus, on vous a fait le topo, faites nous des propositions, nous on s’occupe du reste pour rendre tout ça sexy et haut de gamme. On vend tout avec du rêve même de la merde. »

Le « garçon » (gentil d’habitude) que je suis s’est alors levé de table et s’est dirigé vers la porte qu’il a ouverte en grand en leur expliquant qu’il ne se sentait pas en phase avec ce projet et qu’il était inutile de perdre davantage de temps car ils trouveraient certainement, pour les aider, d’autres personnes plus en accord avec les valeurs de leur grande escroquerie.

Je peux effectivement choisir mes clients, c’est une chance, alors autant travailler avec ceux qui partagent un minimum mes convictions… Le respect appelle le respect… Et je suis un homme de principe même si cela ne plaît pas à tous.

Je le répète, je suis pour des beaux packagings, j’apprécie cette part de glamour, d’esthétique  mais il faut savoir raison garder  lorsque l’on dépasse les limites du raisonnable… Et dans ce cas : c’est plus fort que moi, vendre de  la flotte  à un prix exorbitant, ça reste du vol pur et simple… même avec un beau packaging….

Le budget marketing est donc souvent bien plus élevé que le budget formulation et tant que cet état des choses persistera, nous aurons des résultats de ce type où le prix n’est pas un indicateur de la qualité car plus on paie cher, plus cette part est finalement utilisée dans la notoriété du produit ou de la marque. Le problème, c’est que finalement parce qu’elles dépensent peut être plus en publicité que dans la qualité de leur propre produit, ce sont ces marques qui sont les plus connues et que nous connaissons le mieux. Qui ne connait pas vichy, garnier, nuxe ? Sur les 10 produits, nous avons d’ailleurs 4 produits, si ce n’est plus, qui sont des produits estampillés l’Oréal (Vichy, Sanoflore, Garnier) dont la force de frappe publicitaire n’est plus à démontrer…. Sait-on si le plus gros passe en marketing ou en formulation ?

2) Choix des produits

C’est d’ailleurs ce que l’on pourrait « reprocher » à cette étude, en ce qui concerne les marques sélectionnées, ce ne sont majoritairement que des marques « connues » dont le budget passe pas mal dans le marketing; il aurait été intéressant de tester des marques plus alternatives, moins connues, qui privilégient peut être un peu plus la formulation pour se faire une idée plus précise.

Je me doute bien que pour un magazine comme 60 millions de consommateurs, proposer une étude avec des marques connues est nettement plus vendeur…et pour la presse écrite, cela peut être une question de survie…. mais l’étude aurait peut être été plus intéressante en comparant des acteurs cosmétiques moins proches.

Loin de remettre en cause la qualité et le sérieux de cette revue que j’affectionne particulièrement, je tiens tout de même à saluer cette initiative qui permet d’engager la réflexion et surtout de susciter une certaine prise de conscience auprès du public vis-à-vis des cosmétiques et des discours simplistes qu’on peut parfois leur servir à la chaîne….

3) Même usine de fabrication des produits luxe et mass market

Cette étude, et surtout le fait de trouver un produit de luxe à côté d’un produit de grande surface me fait également penser à vous rappeler que l’industrie cosmétique est plus ou moins dominée par 2-3 groupes qui possèdent la majorité des marques cosmétiques. Prenons le groupe l’Oréal qui reste avant tout une vraie fierté nationale. (Un peu de chauvinisme ne fait pas de mal, non ?) Lancôme, Vichy, Garnier, Laroche posay, Biotherm, Helena rubenstein etc…appartiennent au groupe l’Oréal. Or, en général, sauf exception, la formulation ne se fait pas de manière indépendante pour chaque marque, mais globalement pour le groupe afin d’optimiser les coûts. La recherche sur les nouveaux actifs peut alors servir à l’ensemble des marques du groupe, où une même formule peut alors être utilisée et déclinée pour telle ou telle marque, en l’ajustant selon le positionnement et la marque visée, notamment en modifiant un peu les quantités d’actifs, ou en rajoutant un ou 2 actifs supplémentaires pour les marques de luxe….ce qui conduit à retrouver de grosses similitudes entre votre crème de luxe et la dernière crème achetée en grande surface. Donc avec cette étude, cela revient à évaluer des produits déjà « similaires », d’où des résultats assez proches….

Ainsi, pour celles qui ne jurent que par les marques de luxe mais qui n’ont pas le portefeuille qui va avec, il ne serait pas inintéressant d’aller piocher du côté des marques grande surface du même groupe pour trouver un équivalent plus ou moins proche des produits luxe ou haut de gamme du groupe pour un produit de qualité raisonnablement équivalent, la crise du banquier en moins…

4) Des revendications fantaisistes de la part des marques  

L’étude a été réalisée en sélectionnant des produits sur la seule base des revendications antiage antirides inscrites sur le packaging. Or ces revendications sont- elles fiables?  60 millions de consommateurs a comparé en toute bonne foi des produits qui revendiquent une action antiride, antiâge etc… Le hic, c’est que les revendications sont peut être un peu fantaisistes et qu’elles ne reflètent pas la réalité des choses dès le départ car même si la réglementation s’est durcie depuis quelques années, les marques conservent encore une certaine liberté qui leur permet d’utiliser des revendications qui ne sont pas toujours justifiées…. Les justificatifs à fournir pour telle ou telle revendication restent assez légers et induisent forcement en erreur une consommatrice qui ne peut se fier qu’aux inscriptions du packaging les plus évidentes.…. Nous sommes bien loin de la réglementation pharmaceutique du médicament où les revendications doivent être prouvées de manière claire…. (Quoique…)… donc pas étonnant de rencontrer quelques surprises de taille notamment avec cette étude…. où l’action antiride, antiage de certains produits (bien que mentionnée en gros, en gras, en noir, sur le packaging) n’existe que dans l’imaginaire des marketeurs.  (Bon, j’arrête de taquiner les marketeurs, sinon une de mes meilleures amies va me le faire payer 😉 en fait je vous aime les marketeurs 😉

5) On ne peut pas tout demander à un cosmétique

En même temps restons lucide, il s’agit de cosmétiques, et même si leur rôle influence largement le vieillissement de la peau, on ne peut pas tout demander à nos chers pots de crème. Car dans la lutte acharnée et presque névrotique contre les rides, de nombreux paramètres interviennent. C’est bien pour ça que j’aime conseiller, en tant que pharmacien, des solutions externes et internes pour une solution plus globale et généralement plus efficace sur le long terme pour une beauté qui se voit à l’intérieur comme à l’extérieur… (Aha bon, j’ai du lire cette phrase dans une des pubs du magazine ELLE, merci les marketeurs 😉 )

 

point interrogation

 

Donc payer plus cher, ça ne sert à rien ? 

Alors cela veut-il dire qu’il faut jeter tous vos produits de marque et vous ruer sur les produits de grande surface….. Vous me connaissez, tout n’est pas noir ou blanc….

Si vous trouvez des marques qui jouent le jeu, en proposant des produits à la fois qualitatifs et efficaces (et pas juste un peu de paraffine, de silicones et un peu d’actifs’) payer “un peu” plus cher, c’est généralement aussi la possibilité :

  • D’avoir un meilleur parfum dans le produit, plus subtil, plus travaillé, composé de matières premières plus rares donc forcément plus onéreuses. Prenons les parfums à base de rose, jasmin, c’est la garantie d’une note très salée sur le prix mais un plaisir sans cesse renouvelé lors de l’application. Les parfums sont aussi plus concentrés, moins dilués…. Pour une note olfactive plus intense et plus persistante…. Pour charmer, séduire  plus longtemps votre homme… (Je n’ai pas dit que votre charme seul ne suffisait pas mais un bon parfum enivrant sur chaque cm2 de votre peau, ça aide… non ? )
  • D’avoir de meilleurs ingrédients  plus sains pour votre peau et pas juste des huiles minérales qui ne coûtent rien : Le coût des ingrédients, des actifs, des huiles est lié à leur qualité, leur efficacité. Il faudra ainsi payer plus cher pour des actifs qui ont prouvé leur efficacité, par des tests in vitro ou in vivo qui sont particulièrement onéreux…  c’est normal…. Et plus la concentration de l’actif est importante plus le prix augmente…. On va de 50 euros/Kg à 5000 euros le kg… voire plus… et depuis quelques années, beaucoup d’actifs très intéressants sont à disposition des formulateurs pour offrir toujours plus d’efficacité. Mais attention il y a aussi une autre catégorie d’actifs que j’appelle les actifs marketing, c’est à dire des actifs originaux qui ne sont pas particulièrement efficaces mais qui bénéficient d’un potentiel marketing fort, leur coût est souvent prohibitif car la plupart des marques se battent pour être les premiers à les utiliser ( la demande alors influe sur l’offre  et donc sur le prix ) donc ils mettent le prix qu’ils répercutent alors sur le produit ( c’est un des cas où payer plus cher ne sert pas à grand-chose).
  • D’avoir un meilleur packaging, plus élaboré, je ne parle pas seulement de l’aspect esthétique qui compte évidemment, (la preuve en est : qui n’a pas acheté un produit uniquement parce que c’était mignon, ou que c’était original…. Les designers et surtout les bons, ça a un coût aussi, croyez moi 😉 ) mais de l’aspect conservation, un packaging opaque pour protéger et conserver pendant plus longtemps les qualités sensorielles et prolonger les effets de vos cosmétiques. Car un pot ne protège pas la crème de l’oxydation, et ne peut pas vraiment assurer une conservation optimale du produit, un flacon en verre coûtera aussi plus cher qu’un flacon en plastique, mais en terme de conservation, le verre reste un choix meilleur et certainement plus sain pour votre peau. Ou pensez au packaging airless de chez Avène qui permet de réduire drastiquement voire de supprimer les conservateurs… cette prouesse technique brevetée a aussi un coût.
  • D’avoir des échantillons qui vous sont offerts par les marques pour tester un produit avant d’envisager son achat (sachez que la fabrication des échantillons demande un budget non négligeable), un meilleur service client, prêt à vous guider et à vous conseiller en fonction de vos besoins. Une ligne téléphonique dédiée que vous pouvez utiliser si vous avez besoin de précisions…: tout ceci représente des coûts très importants pour une marque cosmétique.
  • D’avoir finalement “une marque” qui fait du bien à notre égo car soyons aussi lucide, la marque joue dans notre société un rôle prédominant qu’on ne peut plus négliger. Les marques semblent malheureusement définir un peu notre propre identité. C’est la force du marketing ou du “dis moi ce que tu portes ou ce que tu achètes et je te dirai ce que tu es ou ce que tu vaux”… Qui n’a pas succombé à un produit sous prétexte qu’il provient de telle ou telle marque… Moi le premier, en prenant l’exemple emprunté au monde geek : je suis fan des produits Apple et même si je sais que l’on peut trouver moins cher, voire meilleur techniquement, je reste attaché à Apple…. Que voulez vous, je suis un sentimental et en plus fidèle; sans parler du supplément de coolitude et de branchitude que je crois tirer de ces petits joujoux…. Je suis donc irrécupérable  et la marque, là encore, ça a un coût 😉

 

Allez, je m’arrête là sinon je vais dépasser mon record de nombre de mots sur un seule article….  la suite sur la notion de prix, qualité, efficacité au prochain article… (Et non, même si c’est en 3 parties, on va considérer que c’est 3 articles ok ?) 

Alors et vous ? Que pensez vous de cette étude ? Avait-elle à l’époque de sa parution modifié vos habitudes en matières de cosmétiques? Des anecdotes à partager ? Etes-vous influencée par les marques ?  Je vous laisse, comme d’habitude, la parole 😉 

43 thoughts on “Faut-il choisir ses cosmétiques en fonction du prix ? (2ème partie) ( étude de 60 millions de consommateurs)”

    1. merci elli, cette étude date un peu, mais je la trouvais intéressante et adaptée pour illustrer le sujet 🙂 merci encore pour le compliment 😉

  1. coucou,
    c’est toujours agréable de lire tes articles,
    ils sont vraiment intéressant et ils font réfléchir sur toutes ses marques qui contiennent les meme produits à un composant près.
    maintenant je te regarde plus les produits cosmétique de la meme façons =)

    1. bonsoir luciole,
      merci pour les encouragements, effectivement j’essaie de susciter la reflexion, de donner des pistes qui rendent les consommatrices plus autonomes et surtout moins influençables par des discours trop marketing… si cela t’aide, j’en suis alors plus que ravi 🙂

  2. Coucou!
    je ne laisse que très rarement des commentaires sous tes articles mais je les lis quasiment tous. Et là, bim! il faut absolument que je laisse ma modeste trace 2.0 ;)!
    Une de mes cousines est ingénieur chimiste chez l’Oréal et elle m’a toujours dit quand je ne jurais que par Lancôme (j’avais 15 ans- en fan d’Isabella Rossellini, ça explique) que je pourrai faire de grosses économies en allant voir un peu au supermarché. Secret professionnel oblige, elle ne m’en a, à l’époque pas dit beaucoup plus. Mais les années passant, quand ma mère lui demandait un conseil pour une crème anti-rides béton, ce n’était plus Lancôme ou Helena Rubinstein qu’elle conseillait ;).
    Quand je vois que la crème Carrefour à 5€ a une note de 14/20, juste derrière la crème Dior, je me dis que Sharon Stone bien retouchée sur les photos de la pub a dû être plus que bien rémunérée!
    Merci pour ce décryptage!!
    Je cherche un dupe – enfin, tout est relatif – de l’Advanced Night Repair d’Estée Lauder. un sérum sans silicone qui ne bouchera pas mes pores déjà bien dilatés, si tu as une idée, je suis preneuse! et si tu en as déjà parlé ds un post précédent, pardon de cette demande; j’ai râté l’info!
    Belle journée et mille mercis pour tes articles toujours d’une extrême qualité!

    1. bonsoir hoedic,
      merci pour ton commentaire 😉 effectivement, au sein d’un même groupe qui possèdent plusieurs marques, les versions mass market sont des équivalents intéressants aux marques plus luxe… après je tiens quand même en toute objectivité,à nuancer mes propos car certains ingrédients limités aux versions plus luxe, sont vraiment intéressants et très prometteurs, mais malheureusement ça ne court pas les rues…
      pour le sérum ANR, je pense que c’est un bon produit qui gagnerait à être moins siliconé ( même si les effets bénéfiques sont liés en partie aux silicones…) je suis en train de tester quelques sérums, je te dirais s’ils peuvent le remplacer.

      merci encore pour tes compliments qui me touchent beaucoup 😉

  3. Ta vision de la formulation des cosmétiques est vraiment optimale. C’est à mes yeux la meilleure approche. Tout à fait mon genre, le respect d’autrui, c’est la seule manière d’avancer dans la vie. Il me semble en effet, que seules les marques de niches peuvent (et doivent) se permettre de miser sur la formulation. La seule chose qui va leur permettre de se démarquer des concurrents. Par contre, une approche marketing adéquate est tout aussi importante. IDC (marque canadienne reçue grâce à So de démaquillage) a des produits que j’affectionne. J’ai eu un problème (qui au final n’en était pas un), et j’ai eu une réponse immédiate de la marque, ils sont hyper réactif. Par contre, leur site internet est vraiment mal conçu, j’aurais jamais acheté rien qu’en voyant le site. Donc, sans y mettre les 3/4 du budget, il faut soigner la présentation.
    Les termes employés sur le packaging sont tout aussi important, et ce sont eux qui vont conditionner l’achat du produit. Sauf que souvent, c’est de la poudre aux yeux. En particulier sur les produits qui illuminent le visage (et vive les cristaux de nacres ou tout autre produit scintillant) ou qui corrigent les rougeurs (vive la béquille de produit vert). Je ne suis pas contre, mais j’aime bien que ce soit ma peau qui interégisse avec la crème pour que l’effet se révèle au jour le jour, et non pas un effet visuel qui ne change rien au problème de base. Mais là, c’est mon esprit scientifique qui refait surface… j’avoue que je teste toujours les produits, je réfléchis sur leur efficacité, et je me sers même de mon corps comme cobaye lorsque je repère un problème d’interaction sur ma peau pour éviter de recommencer les même bétises (mes chaussures d’été en cuir m’ont servi de crash test dernièrement, et je suis au regret de constater, que c’était bien le traitement du cuir qui était en cause dans mon problème..zut, va falloir jeter le chaussures …pas achetées sur Zalendo ^^ ouf, des cris en moins dans la maison ^^).
    Surtout, le plus important pour le marketeur, c’est de ne pas mentir sur le paquet, car sinon le consommateur peut se fâcher à jamais avec la marque. Faire croire que tel actif n’est pas présent, alors qu’il y est, mais que c’est juste une façon de l’écrire (j’en avais parlé dans un commentaire sur un shampoing). Un consommateur un peu averti lira le packaging (mais achèteras en ayant réfléchis, même si c’est un achat coup de cœur), les autre se contenterons d’acheter. Certes, le consommateur avertis est une denrée plutôt rare, mais c’est celle-ci qui est la plus difficile à convaincre.
    Le consommateur Lambda (en clair celui qui n’a pas mes réactions cutanées) aura un vaste choix de produits et de marque. Ceux qui comme moi ont toujours eu une peau réactive devront faire attention à leur choix de produit, et donc faire-fi du prix des cosmétiques et/ou du packaging (je pense aux produits vendu en parapharmacie qui souvent n’ont pas un packaging des plus fun).
    Voilà ma réflexion sur le vif par rapport à ton article, qui je l’avoue si je devait choisir un formulateur de cosmétique, je sais déjà qui je contacterais ^^

    1. bonsoir vikie, analyse très intéressante ( mais les femmes ont un cerveau…. non je rigole, vu que suis un macho 😉
      ta vision ( et c’est assez troublant) est très proche de ma vision de la formulation mais surtout de la place que je donne à la peau. Avec mes clientes privées en consultation, je leur rappelle que les artifices,le maquillage c’est bien mais qu’avant tout je suis là pour les aider à avoir une toile vierge, mais que pour cela, il leur faut des produits que leur peau doit reconnaitre sous peine d’avoir des réactions de “rejet” qui prennent diverses formes….

      ce que cherche le marketeur, c’est comment magnifier, sublimer un produit, le montrer sous son meilleur jour etc… cela passe par du “maquillage” et quand ça reste léger, c’est tout à fait acceptable mais quand on commence à tricher, là ça devient limite, comme dire effectivement que le produit est sans conservateur alors que clairement le produit en contient mais que la réglementation leur permet de contourner le problème puisque le conservateur est déclaré sous la dénomination parfum… il y a tromperie sur la marchandise LOL, d’ailleurs ça me fait penser au rembourrage dans les soutiens gorge, tromperie ou non? ( bon c’est de l’humour, ok? pour celles qui voudraient me lyncher ) idem pour les hommes qui voudraient rembourrer leur caleçon LOL ( voilà contentes? tout le monde est servi,pas de jaloux… vous pouvez rentrer les armes LOL )

      1. Tout à fait d’accord…du reste ta dernière remarque me rappelle une vidéo sur un début de nuit de noce (mariage arrangé !?) et le marié découvre la véritable nature de sa douce moitié … démaquillée et débarrassée de tout rembourrage… la vidéo ne dit pas si il en est de même pour le jeune homme ^^

        Pour les produits (je redeviens sérieuse soudain ^^), parfois il est préférable de ne pas pouvoir ouvrir le flacon pompe. Je me suis pris une frayeur dernièrement en découvrant une texture grumeleuse d’un cosmétique de couleur marronnasse… heureusement c’était sa texture/couleur normale, mais j’avoue avoir fait un bond. Personnellement, c’est le genre de produit pour lequel je scellerais le couvercle … surtout que la cliente ne voit pas comment ça se présente, sinon elle jettera tout à la poubelle (j’ai pas jeté, mais j’avoue que je me suis accrochée au plafond ^^)

        1. ah tu saurais retrouver cette vidéo? c’est sur youtube?

          oui pour le flacon pompe, c’est une de mes reflexions du moment sur un projet sur lequel je bosse, où je dois tester différents packaging, il est clair que si le produit est peu présentable, un pot serait un suicide commercial sauf si le concept “cosmétique caca ” est clairement assumé 🙂 ( tiens ça me donne une idée pour un client LOL)
          mais vikie, tu es plus que courageuse dis moi!!!!

            1. oh il ne devrait pas se plaindre LOL au mieux il en rigolera tellement que ça le mettra de bonne humeur 🙂

  4. bonjour Mr le cosmetologue,

    je ne suis pas souvent sur internet, mais c’est toujours un vrai plaisir que de lire tes articles qui sont bien construits , bien rédigés et surtout intelligents. ça change !!! je sens que je ne vais pas me faire des amies. J’apprécie vraiment le fait que tu sois un vrai professionnel, tu sais de quoi tu parles et c’est rafraîchissant.
    Je suis tout à fait d’accord avec ton analyse, sur la prédominance du marketing au détriment de la formulation. En même temps, je me dis que ça vient quand même des consommateurs qui finalement sont plus intéresses par l’aspect et le nom du produit que par le contenu même, même si je trouve ça pathétique et limite déprimant.
    on a tendance à encenser des artistes, des chanteurs etc alors même qu’en réalité, dans l’absolu ça ne casse pas des briques. Mais si les consommateurs étaient plus exigeants, ce serait différent, je pense…

    1. hello anon,
      merci pour ces jolis compliments, tu as effectivement raison, je crois que la pression sociale peut par moments pousser certains ou certaines à ne plus vivre qu’a travers les marques avec un surenchère sans limite… je crois que ça vient aussi de notre tendance à suivre la norme; si tout le monde porte ça, alors je dois aussi porter ça etc… il faut alors une certaine volonté, une certaine force de caractère pour “résister” et faire des choix plus personnels et moins dictés indirectement par les autres…

      1. La remarque que tu fais anon sur les chanteurs me donne à réfléchir..j’ajouterais qu’il est dommage que l’on ne connaisse pas le nom des formulateurs cosmétiques. Autant pour les parfums il est possible de savoir qui les as formulés, autant pour les cosmétiques, j’ai pas trouvé. Et pourtant, c’est quand même l’information principale.

        1. hello vikie, quoi donner le nom des formulateurs cosmétiques? ce serait amusant… mais pas sur que les clients – je veux dire, les marques- apprécient LOL)

          1. Et pourquoi pas…imagine la scène….
            “- Tu utilise quoi comme crème Diore, Chanelle, Yvette Saint Laurent ^^ ?
            – Non, moi c’est du formulé par Christopher… de la bombe en pot, un régal à utiliser.. tu veux essayer ? Je t’en fait un échantillon si tu veux.”
            ^^ Ce serait pas la classe ?

                1. LOL, je pense qu’on doit être les 2 seuls sur le blog ( il est quand même presque 1 heure du matin LOL ) ( je bosse sur une formulation pour un client, en même temps j’avance sur un autre article et en même temps je réponds aux commentaires surtout aux tiens d’ailleurs… Qui a dit que les hommes ne savaient pas faire plusieurs choses en même temps LOL

                  1. Et moi je désespère devant ma connexion internet plus que mauvaise, qui m’empêche d’envoyer mes comptes rendus… pas besoin de voir le ciel pour savoir que y’a de l’orage dans l’air, la lenteur de la connexion me le rappelle ^^ (dès qu’il fait trop chaud, orageux ou trop froid, la connexion se détériore, c’est pas souvent, mais c’est toujours au mauvais moment)..
                    Donc toujours au labo ? C’est bien toi qui disait que se coucher tard c’est pour ceux qui sont intelligent ^^

                    1. ah je connais, et moi qui suis d’une impatience notable, ( un gros défaut;) j’imagine ta frustration…
                      je vois que tu as aussi une excellente mémoire LOL bon il me reste plus qu’à tenir encore 1heure pour atteindre le seuil de supra intelligence…., celui qui se couche à 4 heure du matin c’est un génie … je crois que c’est la fatigue qui commence à me faire dire ou écrire n’importe quoi… 🙂

  5. Et bien je dois dire cher Christopher, que je ne connaissais pas cette étude. Une raison de plus qui fait que j’aime te lire (même quand ton article fait environ 15 248 mots). Je comprends globalement les couts que peuvent avoir les entreprises, je comprends que certains nous prennent pour des vaches à lait et je comprends que certains nous prennent pour des co*s… Je m’en doutais fortement.
    La seule chose qui me fait un peu râler finalement, c’est de ne pas savoir lire les étiquettes et donc de ne pas les lire du tout (ou presque).

    Merci une fois de plus de nous cultiver Chris 😉

    1. oui je sais, l’article est long, long…. mais il y a tellement à dire 😉 ( par contre 15 248 mots, non c’est pas possible….tu dois faire erreur… oops…..)
      merci encore sab 😉

  6. (je suis en train de me dire, suite à ta réponse à Vikie, que si nous avons la “chance” de trouver des soutifs rembourrés à tous les coins de rue, je ne suis pas sure que les caleçons rembourrés existent… J’hésite à googler, j’ai un peu peur du résultat en fait ^^)

  7. Génial, encore une fois. C’est tellement important pour nous de savoir ce qui se passe dans l’arrière boutique… Merci, merci, merci!! Et c’est c’est aussi formidable de savoir qu’il y a des personnes honnêtes. Comme tu dis, vendre de la flotte au prix de l’élixir de jouvence, faut pas pousser. Mais ces messieurs te voyaient certainement de la manière dont ils se voient : prêt à tout. Mais non, tout le monde n’est pas comme ça, Dieu merci!
    Tu es notre sauveur à toutes dans cette jungle pleine de marchands de rêves.

    PS : pour le caleçon rembourré, ça existe… il y a deux options : rembourrage devant ou derrière (pour ceux qui veulent des fesses à la brésilienne!).
    PPS : ton article fait 3500 mots et 18 000 caractères. C’est déjà pas mal!!
    PPS : Figure-toi que je viens d’avoir une idée de packaging révolutionnaire… Parce que le packaging me fascine et c’est vrai qu’il donne envie d’acheter.

    1. ah ton commentaire est parti dans mes indésirables…. ouh là mon blog est fatigué ce soir… lol

      merci stelda pour ces compliments qui me touchent ( disons que je n’ai pas été elevé avec ce genre de valeurs donc forcément avec moi ce genre de personnes ça ne passe pas… je reste évidemment conscient que pour vendre, le marketing est plus que nécessaire, ce sont juste les débordements qui m’insupportent..
      moi le sauveur? bon bah appelez moi super cosmétologue dans ce cas LOL

      pour le caleçon? devant et derrière? haha faut que je trouve ça pour faire des cadeaux un peu déjantés LOL

      pour ton idée de packaging, c’est en lisant l’article? 🙂

  8. Moi je constate que contrairement à ce qu’on pourrait croire, les plus bavardes des blogueuses beauté (surtout sur les transgressions) sont des HOMMES (Teddy et toi). Et pour vous connaître tous les deux “in real life”, ce n’est pas que sur vos blogs, toujours difficile d’en placer une avec vous, espèces de pipelettes !!!
    Je plaisante (enfin, à peine) et comme d’hab, je plussoie ton analyse, ce qui ne te surprendra pas.
    PS : ravie de constater que tu es toujours en vie…. On se voit sur le Beyond Beauty ?

    1. hello moi bavard? non, je vois pas…
      je t’ai raté sur beyond, et tu étais un peu en retard ;( je n’ai pas pu rester lors de la soirée de remise des prix….

  9. Au niveau des cosmétiques, et du maquillage, on m’a toujours dit que du Bourjois c’était du “vieux” Chanel, qu’en gros, les nouveaux actifs, produits c’était pour Chanel, et les anciens c’était pour Bourjois.
    Dans ton article, tu aurais pu également faire une comparaison avec la nourriture : il arrive qu’entre une marque et une MDD, la composition reste principalement la même, c’est juste que la marque aura un taux pour un ingrédient différent, ou un addictif de moins.

    1. bonsoir cathy,
      oui c’est vrai, dans le secteur agroalimentaire, j’imagine que les pratiques doivent être similaires ;(

  10. Pingback: Cosmétiques bio pas efficaces 60 millions de consommateurs: prix — Le Cosmétologue

  11. J’ai connu ton blog vers le mois de mai il me semble, et n’avais jamais laissé de commentaires jusqu’à présent (désolé !).

    J’ai travaillé au service marketing d’un groupe de cosmétique en France. Ce que tu décris est tout à fait exact ! C’est évident que les formules tournent entre plusieurs marques d’un même groupe avec quelques différences (l’actif star par exemple qui sera différent). Et encore, là où je travaillais, nous devions sortir un sérum (que j’adorais vraiment), pour une marque moyen de gamme. Et bien il a été décidé que finalement la formule irait pour une autre marque, catégorie luxe… Evidemment, le produit sera exactement le même, sauf qu’il sera vendu près de 100€ au lieu des 35 et quelques euros au départ (et il y a avait déjà une marge sur les 35€).
    Comme quoi, premièrement, ce n’est pas forcément parce qu’un produit est plus cher qu’il est mieux. Deuxièmement, si les gens savaient les marges qui sont faites sur les produits…

    Et je suis d’accord, le marketing et la communication sont souvent les plus gros budgets 😉

    1. bonsoir lilly,

      ne sois pas désolé pour le commentaire, ce n’est en aucun cas une obligation 😉 le fait que tu me lises c’est déjà bcp 😉
      En tout cas, ton expérience est une illustration parfaite 😉
      merci pour tout

  12. Coucou, tout d’abord felicitation pour ton joli p’tit blog, très utile et très riche!
    Je voudrais savoir si acheter/consommer des produits naturels (notamment huiles essentielles, beurres…) pourraient etre une alternative rentable et d’efficacité satisfaisante (dans le cas de l’entretien capillaire et de la peau) ?
    Merci 🙂

    1. bonsoir Diane,
      merci à toi.
      pour répondre à ta question, je dirais sans aucune hésitation oui, tu peux tout à fait utiliser des huiles végétales,des beurres, des huiles essentielles etc… pour un excellent rapport qualité prix…maintenant il y a des actifs très interessants qui sont réservés à l’industrie cosmétique et qui ont fait leur preuve, il faut alors tenter de trouver des équivalents mais oui tu devrais pouvoir trouver ton bonheur 😉

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